écrire tout un poème
pour une fois
sans nom propre sans autre nom propre
que tourtour
– le titre –
le nom du village
qui viendrait des deux tours posées
sous le ciel
ou bien d'un lieu de torture
on se demande vraiment pourquoi
Bernard Chambaz
Tourtour
Le festival
Il était une fois un petit village de près de 600 habitants perché dans les collines varoises. Un village irrigué de sources qui alimentent en eau fraîche 8 fontaines au gré des places et des rues. Les poètes comme les cyclistes leur en savent gré. Un village coiffé d’une belle église bordée de tilleuls, et d’un belvédère dont le point de vue porte, quand le temps est clair, jusqu’à la Sainte-Victoire au loin.
Le festival de poésie de Tourtour est né en 2022 avec le désir de faire résonner la poésie au rythme du village trois jours durant à la fin du mois de juin, en mettant à profit la richesse des lieux, du moulin à huile à l’école, de la bibliothèque municipale au jardin des poètes, en s’arrêtant au fil des rues sur les places chargées d’histoire de la commune.
Festival à taille humaine – c’est-à-dire la nôtre –, ancré dans un territoire rural, qui a pour vocation de susciter avec simplicité des rencontres entre le grand public et des poètes à l’œuvre riche et reconnue aussi bien que de nouvelles voix émergentes au travers d’événements multiples : lectures au cours des rues, parfois accompagnées en musique, concerts, ateliers d’écriture, rencontres thématiques sur les questions de traduction, d’invention poétique et plastique, et plus généralement toute manifestation susceptible de faire entendre la diversité de la création littéraire contemporaine.
C’est ainsi que le public le plus large se retrouve le temps d’un week-end à partager un petit-déjeuner poétique entre une libraire et un poète à l’ombre des tilleuls devant l’église, à boire un apéritif dans une chaise longue en se laissant porter par le son des saxophones et des poèmes, à découvrir grâce aux traductrices et traducteurs des voix venues d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, et de toute l’Europe, d’assister à des concerts au théâtre de verdure, à se retrouver au milieu d’une exposition d’art contemporain, ou au milieu des livres des poètes invités, et bien sûr à flâner de place en place au gré des lectures.
Parrainé par le poète et romancier Bernard Chambaz, organisé avec l’appui de la municipalité de Tourtour, le festival tient à toucher tous les publics, jusqu’aux plus jeunes, et intervient ainsi auprès des élèves de l’école du village pour animer des ateliers d'écriture poétique et de création plastique. Les travaux réalisés par les élèves sont exposés durant le festival à la bibliothèque municipale. Nous nous appuyons sur nos partenaires locaux, notamment la librairie indépendante et associative Caractères libres, basée à Aups, qui tient la librairie du festival, ainsi que les éditions les mains (Ampus) et les éditions Unes (Nice). Mais aussi sur des partenaires nationaux, comme la librairie l’Atelier à Paris, ou le Marché de la poésie dont le festival accueille l’une des périphéries.
L’ensemble des manifestations proposées durant le festival – lectures, rencontres, débats, concerts, ateliers, expositions – sont intégralement gratuites.
Équipe du festival
Parrain du festival, rockstar du samedi soir, souffleur de programmation, docker ès caisses de livres, whisky-pétanque, ange gardien
Bernard Chambaz
Historien, poète, romancier, essayiste et grand amateur de vélo, Bernard Chambaz est né en 1949. Fils de Jacques Chambaz, (ancien dirigeant du PCF), Bernard Chambaz est agrégé d’histoire et de lettres modernes. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, romans, essais, récits de voyage, romans jeunesse, et poésie publiés au Seuil, chez Gallimard, Julliard ou Flammarion, et arpente de nombreux territoires à bicyclette (France, Italie, Portugal…) qui nourrissent son œuvre. Il a notamment reçu le prix Goncourt du premier roman en 1993 pour L’Arbre de vies (F. Bourin), le prix Jouvenel de l’Académie française et le Grand prix de littérature sportive en 2014 pour Dernières nouvelles du martin pêcheur (Flammarion), ainsi que le prix Paul Verlaine de l’Académie française pour e bientôt muet (Flammarion) en 2023.
Direction artistique,
faiseuse d’oiseaux, auberge espagnole, chevaux légers, pétanque express, relations humaines
Stéphanie Ferrat
Stéphanie Ferrat est née en 1972 à Aix-en-Provence. Elle développe une œuvre attentive aux oscillations du vivant, entre relevés terriens et récolte du ciel, qui interroge dans un geste fort et délicat les sillons du monde. Végétation, animaux, roches, territoires, elle traverse les registres naturels dans un travail pictural fait de pigments, d’empreintes et de traces qui est représentée par la galerie Univer à Paris. Elle est également l’auteure de poèmes suspendus entre notation du réel et palpitations sensibles, publiés notamment par les éditions La Lettre volée, Fissile ou L’atelier La Feugraie. Stéphanie Ferrat réunit ses trajectoires artistiques et poétiques depuis une vingtaine d’années avec la création de Les mains, maison d’édition de livres de bibliophilie où elle croise interventions picturales, textes et impression typographique.
Direction artistique,
paparazzi, taxi driver, monsieur loyal, pétanque-whisky, distributeur de chaises
François Heusbourg
Éditeur, galeriste, poète et traducteur, François Heusbourg est né en 1981 à Paris et a grandi dans une librairie en touraine. Après avoir vécu en Irlande, il a travaillé huit ans à la Bibliothèque nationale de France avant d’ouvrir une galerie d’art contemporain à Nice, et d’être responsable de nombreux commissariats d’exposition depuis 2010. Ses livres ont notamment paru aux éditions Æncrages & Co , Isabelle Sauvage ou Mémoire Vivante. Il est également le traducteur en français de l’œuvre du poète irlandais Geoffrey Squires et a entrepris la traduction des poèmes d’Emily Dickinson. Il a aussi traduit avec Raluca Maria Hanea les premiers livres des poétesses américaines Solmaz Sharif et Donika Kelly. Il est à la tête des Editions Unes depuis 2013, dont le catalogue est largement ouvert aux voix contemporaines et aux cultures du monde.
Animation des rencontres,
libraire volante, pourvoyeuse officielle de melons, robe verte, championne de pétanque, créatrice de petits-déjeuners
Natacha de la Simone
Natacha de la Simone est la directrice de la librairie l'Atelier dans le vingtième arrondissement de Paris. Comme elle le dit elle-même : "Ni en littérature de fiction, ni en sciences humaines, que j’affectionne pourtant grandement, je ne ressens cette même griserie quand je regarde le rayon poésie. Les collègues se moquent car le rayon ne cesse de déborder, hiver comme été, à Noël comme en plein mois d’août. Mais approchez, voyez cette opulence d’écritures, ces univers si divers servis par des inventions graphiques et une attention toute spécifique au format, au papier, à la typographie, à la mise en page, cette qualité du regard qui lie intimement contenu et forme, ces écritures qui bousculent l’écriture. En passant du temps dans un rayon de poésie, la puissance du poème est forcément palpable dès que l’on aura ouvert tel ou tel ou tel ou tel livre, j’en suis convaincue. Publier et vendre des poèmes, parce qu’ils trouvent preneurs, parce que la poésie s’écrit, se lit, s’offre, se transmet – parce que la poésie agit."
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